La Commission européenne a expliqué
dans un communiqué que le vote organisé au sein d'un comité d'experts
"n'a pas permis de dégager une majorité qualifiée en faveur ou contre sa
proposition".
Selon un décompte obtenu par l'AFP, treize Etats ont voté pour
l'interdiction de ces pesticides, dont la Belgique, mais aussi la
France, l'Italie, l'Espagne et la Pologne, 9 ont voté contre (République
Tchèque, Slovaquie, Roumanie, Irlande, Grèce, Lituanie, Autriche,
Portugal et Hongrie) et 5 se sont abstenus, dont l'Allemagne et le
Royaume-Uni.
Nouvelle proposition de compromis ?
Les abstentions de ces deux pays qui comptent chacun 29 voix ont empêché que la majorité penche dans un sens ou l'autre.
La Commission a indiqué qu'elle maintenait sa proposition, car elle n'a
pas été rejetée. Elle lui a apporté quelques modifications pour tenir
compte de plusieurs demandes et elle peut la soumettre une nouvelle fois
au comité d'experts, avec l'espoir que les pressions de l'opinion
publique incitent les abstentionnistes à adopter une position plus
tranchée.
"Tous les Etats jurent leur attachement à la protection des
abeilles, mais dès qu'il s'agit d'agir ils trouvent toujours des
objections", a déploré une source proche du dossier.
La Commission européenne propose de suspendre pendant deux ans
l'utilisation de trois néonicotinoïdes présents dans des pesticides pour
quatre types de cultures: le maïs, le colza, le tournesol et le coton.
La Commission s'est fondée sur un avis très négatif rendu par l'Autorité
européenne pour la sécurité des aliments (EFSA).
Les trois néonicotinoïdes incriminés - clothianidine, imidaclopride et
thiaméthoxame - sont présents dans des pesticides produits par les
groupes allemand Bayer et suisse Syngenta, notamment le Cruiser OSR.
Plusieurs organisations s'étaient réjouies de la proposition de la
Commission, estimant qu'il s'agissait d'un premier pas, tout en attirant
l'attention sur ses faiblesses et les risques de ne pas amener de
solution satisfaisante à long terme.
T.N. avec AFP